Moi, Simon 16 ans Homosapiens, de Becky Albertalli

Il est de ces moments précieux dans une vie. Des moments comme terminer un roman qui vous a fait rêver. Le Moment. Instant fugace entre le rêve et la réalité. Frontière qui se brise. Un moment précieux, où le temps semble s'arrêter, où tout devient possible et où l'on veut que vivent, encore pour un temps, les personnages qui nous ont fait nous sentir plus vivants. Ces petits moments, bien que souvent gâchés par des gens pleins de bonnes intentions qui te demandent si le livre était bien (par pitié, attendeeeeez), sont souvent l'occasion de tourner la page, de rêvoler un peu, de vivre encore avec les personnages. Qui au fil des pages sont devenus comme des amis, des doubles, des personnes si proches de nous que l'on ne veut pas leur dire au revoir. Ces petits moments n'arrivent pas avec tous les livres, seulement avec certains. Les livres qui vous touchent le plus. Qui vous emmènent là où vous n'osez pas aller : au cœur de votre cœur. Le dernier roman à avoir provoqué un tel moment est celui qui porte le titre de cet article : Moi, Simon 16 ans Homo Sapiens.  Alors, j'ai décidé d'écrire une petite lettre d'adieu à ce jeune homme plein d'espoirs, de rêves et de passions, à cet ami d'un jour.

Cher Simon, (car tu t'appelles bien Simon, et non Jacques, qui est ton identité secrète pour écrire des emails secrets à ton plus grand secret : Blue)

Je t'écris une petite lettre, pas grand-chose, pour te dire un grand merci. Merci d'être aussi génial, merci d'avoir été, 24 heures durant, un de ces personnes qui comptent dans une vie. Ah et j'ai autre chose à te dire : tu es quelqu'un de formidable, tu m'entends ? Formidable. Tu es un garçon drôle, gentil et généreux. Tu es un de ces amis que l'on aimerait tous avoir. Alors oui, tu as quelques défauts. Parfois tu ne te rends pas vraiment compte du mal que tu peux faire, mais on te le pardonne, parce qu'on sait que tu ne le voulais pas, qu'il s'agit de maladresse. Simon Spier, tu es vraiment, vraiment formidable.

Certains disent que l'on reconnaît la valeur d'une personne à ses amis. Entre Leah, Nick et Abby pour les plus proches de tes amis, tu n'as pas à t'en faire. Abby, douce étoile entrée dans ta vie après les deux autres, mais entrée aussi vite, aussi rapidement qu’une comète. Leah, l’introvertie, au regard tendre mais mystérieux, qui est là depuis toujours. Et puis Nick, l’inséparable. Nick le musicien à la voix grave, qui fait vibrer avec chaque corde de sa guitare, avec chaque note qui sort de sa bouche, les plus profonds des sentiments humains. Si on te juge à tes amis, alors tu es en haut du classement.

Oh, autre chose : tu écris divinement bien. Ton style, ta plume, tout dans ce roman m’a touché ? Ton histoire m’a fait vibrer. Tu as su, dès les premiers mots, m’emporter, me ravir. En toi, je me suis reconnu, dans cette quête de l’Amour. L’Unique. Celui qui nous fait vibrer, avoir des papillons dans le ventre. Celui qu’on ne peut pas contrôler. Qui déclenche en nous des réactions aussi rapides qu’opposées. Tu es la plus belle preuve que l’Amour n’a pas de sexe, Simon. Cette découverte de l’autre, petit à petit, à travers vos mails, c’est magnifique. Sans vous avoir jamais vus, vous apprenez à vous connaitre, à vous apprécier, à vous aimer. Sans que le physique ne rentre en jeu. Une attirance purement morale, version sûrement édulcorée de la réalité mais qu’importe. Votre amour est pur, sincère, juste et mérité. 

Ton histoire explore aussi d’autres thèmes que celui de l’amour homosexuel. Ton histoire nous parle aussi d’amitié, sentiment indéfinissable qui pousse deux personnes à s’attacher l’une à l’autre, pour un jour comme pour une vie. Ces amitiés, qui naissent sans qu’on le sache et qui restent pour longtemps. Peut-être les liens les plus importants au monde, car ils induisent la loyauté, l’écoute, l’entraide, le partage et la joie, toujours. Tu évoques aussi dans un terme plus vaste le monde du lycée, et comme j’ai aimé la description que tu en as faite. Cette impression que, même si c’est un monde hostile, une fois que l’on a trouvé les bonnes personnes, et le bon lieu, pour toi le club de théâtre, le lycée peut devenir un lieu enchanté où tu coules des années merveilleuses, et pleines de bonheur.  Enfin, tu parles aussi de l’homophobie. Détestable comme peut l’être l’humain, certains vont te reprocher ton coming-out, vont t’insulter, t’humilier simplement parce que tu aimes les garçons. Simon, écoute-moi bien : laisse ces personnes-là sur le bord de ton chemin et trace ta route. Des cons, tu en croiseras toujours mais ceux-là sont les pires : il frappe là où ils sont sûrs de faire mal, juste pour amuser les autres. Trace ta route et sois heureux, avec Blue et tous tes amis.

Comment conclure sinon en te remerciant encore ? Merci de m’avoir fait autant vibrer, merci de m’avoir séduit, de m’avoir conquis, merci de m’avoir fait ressentir autant de choses, ça faisait si longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant touché en plein cœur. Je ne dis pas que ton roman est l’œuvre du siècle, ni qu’il est le meilleur des romans que j’ai lus, mais il est à coup sûr, l'un de ceux qui m’a le plus touché.

Je t’embrasse Simon, et te souhaite une longue et belle route,

Théo

                                                                                                                                          

Et les autres, ils en pensent quoi ?

Elsa, 16 ans, lectrice : "J'ai lu Moi, Simon 16 ans Homo sapiens, et j'ai d'ailleurs bien aimé. Ce qui m'a surtout plu, c'est le fait qu'on découvre deux personnages dans une seule personne : Simon, un mec plutôt banal qui fait du théâtre dans son lycée et fan d'Harry Potter puis Jacques, celui qui se dévoile à Blue et qui tombe amoureux à travers sa boîte mail. Ce double personnage m'a touché et fait que l'on se pose pleins de questions dont la principale : qui est réellement Blue?"

Audrey, du Souffle des mots :  "J'ai donc beaucoup apprécié ce roman qui traitait d'un sujet fort intéressant, d'actualité, ce qui donne un livre qui se démarque de ceux qu'on a l'habitude de lire et donc qui nous passionne d'autant plus. J'ai aimé le fil du récit, les personnages et les relations qui les liaient, ce qui fait que je ressors de cette lecture entièrement satisfaite, je n'ai pas trouvé de défaut à ce livre et je sais que je me souviendrai de lui encore longtemps. En conclusion : lisez-le, vous allez adorer." >>> sa chronique en entier