Kai est mort. Parce qu'il était gay. Injustice. Jem est en vie. Kai était son meilleur ami. Elle doit le venger.
Revanche, c'est puissant, c'est dévastateur ... Revanche, c'est une fin que jamais un lecteur ne pourra oublier !
Kai et Jem se connaissent depuis l'enfance. Ils étaient toujours ensemble, toujours à discuter de ci ou de ça, toujours ... eux. Kai n'était rien sans Jem. Jem n'était rien sans Kai. Ils auraient formé un couple parfait, merveilleux. Seulement, Kai était gay. Et lors d'une fête, il est filmé avec un autre garçon pendant qu'ils font Adam et Adam. La vidéo circule ... et Kai met fin à ses jours. Le monde de Jem s'écroule ... Et encore une fois, c'est Kai qui va la sauver à l'aide de douze lettres, une par mois. Où l'on découvre Kai, lumineux, drôle, aimant, sincère, généreux, un peu fou, et rempli d'affection pour sa petite Jem. C'est mon personnage préféré. Il vit sous nos yeux durant un chapitre, et ça m'a suffi pour l'adorer ! Il est simplement fabuleux.
Jem est un véritable corbeau. Kai, à travers douze lettres, lui réapprend à vivre sans lui. Et sans le savoir, permet l'avancée du Plan, la vengeance de Jem. Cette vengeance qui parcoure le roman, et qui m'a, par moments, un peu lassé. Car Jem intègre pour sa vengeance la "haute société" du lycée. Je vous laisse deviner le nombre incalculables de stéréotypes. Mais pourtant, ça ne m'a ni gêné ni troublé durant la lecture et c'est en discutant après avec les uns et les autres que j'ai réfléchi à tout ça. Car dans ce groupe de populaires, tout n'est qu'apparence et futilité. Seulement, vu comme tout ceci est présenté, cela semble normal. Et malgré cela, Revanche reste un énorme coup de coeur.
Revanche, c'est le combat d'une adolescente contre l'injustice, contre la méchanceté, contre l'homophobie et contre la vie ... Mais que faire quand votre adversaire est plus puissant ? Revanche, c'est une majuscule, qui vous emporte, et c'est un point, qui vous achève. Revanche est une longue phrase, aux multiples propositions, mais qui a un sens : lutter contre la bêtise qu'est l'homophobie. Ce roman semble nous crier : Comment peut-on détester quelqu'un, et le pousser au suicide, simplement parce qu'il aime les garçons ? Seulement, ce cri n'est pas poussé par n'importe qui. C'est Jem qui nous le crie. Jem l'innocente, Jem l’adolescente, Jem l'amie, Jem l'amoureuse, Jem la vengeresse.
Et ce cri est porté par l'écriture de Cat Clarke, pour venir se répercuter dans nos têtes, tel un écho infini. Cat Clarke, l'auteure qui a su faire battre mon cœur à pleine vitesse, qui a su me faire monter les larmes aux yeux et qui a su me faire rire. Cat Clarke l'auteure dont les mots sont des armes, des couteaux qu'elles plantent dans le cœur des homophobes. Merci Cat, merci, pour ce message. C'est aussi ça la littérature YA, porter des messages dans le cœur des lecteurs, pour les éduquer, ou au moins les faire réfléchir. (Cette réflexion amènera un futur article, inspiré d'un des thèmes du SLPJ2013 : "Les deux visages de la littérature YA : divertir et faire réfléchir").
Eh oui, Revanche fait réfléchir sur la société et sur l'humain. Sur l'horreur, la barbarie de ce cernier, sur l'injustice et l'organisation de la première. Sur le lycée, la cruauté des ados, sur ce qu'un ado peut ressentir. Sur qui il est. Et pour qui il est ce qu'il est : pour lui-même ? pour ses amis ? pour son amour ? pour les conventions ? pour rester discret ? pour se fondre dans la masse ? pour briller ? pour écraser les autres ? Revanche pose plein de questions, et nous laisse le soin d'y répondre par nous-même ...
Revanche, c'est aussi une fin insupportable. Inoubliable. Indomptable. Une fin indésirée, détestée, et pourtant au fond, tellement logique. L'auteure nous achève, nous transperce de milliards d'aiguilles avec le point final, celui que l'on redoute, et où l'on ne veut qu'une seule chose : que ça soit un cauchemar et que l'on puisse se réveiller.
Théo
Il faut que je lise absolument ce livre.
RépondreSupprimerEn plus la couverture du livre est magnifique.
Ce roman est tellement... Puissant, indescriptible, unique.. *-*
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