dimanche 21 septembre 2014

Cher Nathan (puisque c'est ainsi que sensée commencer une lettre digne de ce nom),

Je t'écris pour répondre à ta belle lettre. Dans celle-ci, tu tentais de faire évoluer mon avis sur La face cachée de Margo. Je tiens d'abord à te dire que j'ai été très touché par ta lettre. Je t'écris donc, premièrement pour te répondre, et ensuite pour te dire d'autres choses.

Mais commençons par le commencement. Le 8 septembre, tu partages sur mon mur un lien qui me conduit vers cette sublime lettre ouverte, qui m'est directement adressée. Tu vas tenter, tout au long de celle-ci de me faire changer d'avis. Difficile à dire si ce pari est réussi en fait ... Je comprends tes arguments, ils sont imparables et véridiques par rapport au livre. Mais il est difficile de me détacher de mes impressions de lecteurs. "La face cachée de Margo est un roman d’apprentissage, un roman initiatique où Quentin cherche à trouver qui il est, cherche à comprendre le monde, l’amour, la vie, et à s’affirmer." me dis-tu. Oui, c'est vrai. Et je suis sensible à cette quête, à cette recherche de soi. Malheureusement, le problème ne réside pas là. 
"L’ennui, dis-tu, l’ennui que tu as ressenti pendant une bonne partie du roman, son milieu … le milieu, c’est cette partie de mystère, quand Margo a disparu, quand elle est partie et que Quentin cherche à percer le mystère des indices qu’elle semble avoir laissé derrière elle et qui le mèneront jusqu’à elle." m'écris-tu. La voilà le problème. Je me suis un peu ennuyé. Oui, Quentin se cherche, et finit par se trouver. Oui, il cherche des indices. Mais quelle longueur ! Je suis désolé mais je ne peux pas renier cet ennui qui m'a gagné au fil des pages. Le début, je suis en total accord avec toi, est vraiment super et éveille notre curiosité. La fin, rien à dire, elle est top ! Le message ? Là encore, pari réussi ! On ne connaît jamais une personne entièrement, on ne connait que quelques facettes de cette personne. Véridique et démontré dans un roman écrit par une plume que j'apprécie, et qui se révèle aussi belle dans ce roman. Belle, mais moins efficace. 
Je ne sais pas pourquoi je me suis ennuyé. Je n'ai pas réussi à accrocher aux indices. Je n'ai pas pu, peut-être, voir en cette histoire son potentiel. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé que la recherche de Margo, la quête de Quentin, était longue, trop longue. Plus précisément, c'est le moment de vacance, quand Quentin est perdu, seul et attend désespérément qui m'a ennuyé. Parce que , je crois, il n'a pas su me toucher dans ce moment-là. Au début, à la fin, Quentin m'a touché. Mais pas au milieu. Pendant que, passivement, il attendait des indices, et se renfermait ou s'accrochait à des espoirs vains et des pistes qui ne conduisaient nulle part, Quentin ne m'a pas touché.
Néanmoins, ta lettre n'a pas servi à rien. Elle a rallumé en moi une petite étincelle, une curiosité. Et peut-être qu'un jour, si cette étincelle devient flamme, je me replongerai dans les mots de John Green et tenterai de percer ce mystère que je n'ai pas réussi à briser.

Je voulais donc te parler de ce roman, mais aussi te dire que cette forme de lettre ouverte, j'en avais l'idée depuis quelque temps. Et je voulais m'assurer que tu ne penses pas que je te pique tes idées ! A la manière de Love letters to the dead, ou du Monde de Charlie, je me servirai des articles dominicaux pour écrire à des morts, des vivants, des fictifs et des réels. Ces articles, qu'ils soient lettres, coups de cœur, coups de gueule ou simples mots, j'espère que tu prendras plaisir à les lire, et qu'à travers eux, tu apprennes à me connaître - si tant est qu'il soit possible qu'il y ait des choses que tu ne connaisses pas encore sur moi. Mais bon, après tout, comme nous l'enseigne John Green on ne connaît une personne que par la facette qu'elle veut bien nous montrer, non ?

Je t'embrasse,
A très vite dans ta nouvelle ville pas si loin de chez moi,
Ton cousin, 
Théo

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