Voilà bien un moment qu'aucune
chronique n'a vu le jour sur ce blog. Je voulais revenir avec un beau et grand
coup de cœur, un des ces livres dont vous attendu et qui ne vous déçoit pas. Il
y a quelques semaines maintenant que j'ai lu ce dernier tome des Autodafeurs,
et il est grand temps de vous expliquer pourquoi ce livre est vraiment bien.
Ce roman conclut la trilogie des
Autodafeurs, ce grand combat entre la Confrérie et les Autodafeurs, qui se
battent pour la connaissance mondiale. Rien que ça. Beaucoup d'ambition donc
pour cette auteure, dont ce sont les premiers romans à paraître. Mais loin de
se perdre dans la grandiloquence, ce roman sert avec brio les intérêts de
l'auteure : apprendre à tous que détenir la connaissance, le savoir, c'est
pouvoir contrôler les populations. La conclusion d'une telle entreprise se
devait donc d'être parfaitement maîtrisée, tant dans la structure que dans le
style, et les personnages. Je dirais : gagné, gagné et gagné ! Sur ces trois
niveaux, Marine Carteron se montre habile, et conquit son lecteur dès les
premiers mots. Elle a su donner à sa saga un nouveau souffle et une nouvelle
dimension avec ce dernier tome.
Quel bonheur que de retrouver
Gus, Césarine, Néné et les autres ! Repartir avec eux à travers cette grande
aventure, toujours avec le sourire. Je ne le dirai jamais assez : ce roman a
deux gros points forts, l'originalité de son thème, sur lequel on reviendra un
peu plus tard, et ces personnages. Je crois pouvoir dire qu'il n'y a pas un
seul héros dans ce roman, mais que si j'avais à en choisir un, il semble que
Césarine soit le nom qui s'impose. Cette jeune fille, petite sœur de Gus, est
très importante, rien que dans la construction de l'histoire. En effet, entre
les chapitres sont intercalés des passages du journal de Césarine. Et ces
extraits apportent au roman une touche d'humour mais permettent aussi de mieux
comprendre cette enfant, qui se trouve être autiste. Les Autodafeurs, c'est aussi une trilogie sur l'autisme quelque part. A
travers ce personnage, Marine Carteron nous montre comment réfléchissent ces
surdoués qui se sentent incompris dans notre société. Il est vrai que le
décalage entre la logique de Césarine, très mathématique, et les autres
personnages, altérés par leurs émotions est très net. Césarine réfléchit
toujours de façon rationnelle, de ressentant rien ou presque. Elle sait
s'attacher, mais ne semble pas savoir aimer. Pour elle, le langage est dur,
parce qu'il utilise de nombreuses images, des expressions multiples qui ne sont
absolument pas logique. Mais si Césarine doit apprendre quelque chose, je
dirais que ce serait de faire confiance aux autres, d'apprendre des autres, et
de parler aux autres. Les réflexions de notre petite Cés permettent aussi au
lecteur de beaucoup rire, puisqu'elles nous paraissent tellement logiques,
tellement simples et en même si décalées, que c'est souvent très drôle. Un
autre personnage au centre de l'histoire, c'est Gus, Auguste de son vrai nom,
qui cherche toujours à protéger sa petite sœur, et tous ceux qu'il aime.
J'avoue que ce personnage reste très sympathique, malgré quelques défauts, et
aussi quelques clichés. On pourrait dire que c'est un ado typique, qui râle,
souffle, s'emballe, fait la gueule et se sent incapable à chaque fois qu'il ne
réussit pas quelque chose. Le problème réside là : on se perd parfois dans le cliché, tant il
est gros, de l'ado râleur, un peu bêbête, qui n'agit qu'avec ses muscles. C'est
dommage de ne révéler le potentiel de ce personnage que vers la fin du roman. J'avoue
qu'au début du roman, il m'a clairement tapé sur le système. Il se révélera
finalement être malin, et on ne peut pas lui enlever son côté protecteur qui
l'honore, et son sens aigu de la justice. Il y a aussi Néné, le meilleur ami,
le geek de la bande. Là aussi quelques clichés (lunettes, embonpoint, … ) mais
ce que l'on retient surtout de ce personnage, c'est son humour, son esprit
écolo, et sa fidélité envers ses amis. Il est un de ses amis qu'il est toujours
bon d'avoir, car on sait que l'on peut compter sur lui à chaque instant. Je
pourrais aussi vous parler de De Vergy, de la mère de Gus, ou de bien d'autres
personnages, mais je préfère vous laisser la surprise et le plaisir de les
découvrir comme moi je l'ai fait, au fil des pages et de leurs actions.
L'autre force de ce roman réside
en son thème. En toile de fond de cette aventure, Marine Carteron tisse
tranquillement son message. Ce combat pour la connaissance, cette course
effrénée pour la protéger contre ceux qui voudraient en disposer toute entière,
cachent surtout un grand cri de l'auteure : lisez, apprenez, connaissez. Sans
le savoir, vous n'êtes rien. Connaissez, et vous dirigerez. Ode à la lecture,
et à ce que les livres renferment de plus précieux, elle appelle chacun de nous
à lire, toujours et encore. Elle crie son amour pour les livres, et nous
encourage à les protéger, à n'importe quel prix. Cette réflexion, longuement
menée, amène le lecteur à réfléchir. Car le but ultime des Autodafeurs est de posséder toute la culture afin de pouvoir
censurer ce qu'ils veulent, et de ne pouvoir dire et montrer que ce qu'ils
veulent, sous l'angle qu'ils veulent. Finalement, Marine Carteron nous montre
le pouvoir de la culture, de la connaissance et des mots. Un pouvoir puissant,
dévastateur, qui peut tromper chacun de nous s'il est utilisé à mauvais
escient. Une prise de conscience qui ne peut pas faire de mal, pour comprendre
le passé, mieux appréhender le présent et surtout construire le futur.
Enfin, il y a l'écriture de
l'auteure, qui même humour, actions et moments plus intimes. Marine Carteron
sait écrire, et elle le prouve une nouvelle fois. Dans ce roman, on rit
beaucoup, mais on a aussi peur, et prisonnier du suspense. Pour preuve, j'ai
dévoré ce roman en une journée (enfin j'ai fait d'autres choses dans la journée
quand même !). Elle accroche son lecteur dès la première page, pour ne le
relâcher qu'au dernier mot. J'insiste là-dessus, mais c'est quelque chose de
très fort dans cette trilogie, c'est la capacité de comique qui transparaît
dans son style. Entre dérision, autodérision et moqueries, elle amène souvent
le lecteur à sourire, avant de le happer de nouveau dans une phase intense, au
niveau des péripéties autant qu'au niveau émotionnel, pour les personnages ou
le lecteur.
Au final, à travers ce roman qui
compte de nombreux atouts, comme ses personnages et son ton humoristique,
Marine Carteron livre un beau message sur les livres, et le pouvoir de la
connaissance.
A lire, et faire lire sans modération !
Théo
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Salut !!
Merci de laisser une trace de votre passage, avec politesse, cela va de soi !!
Amicalement
Théo