Les Autodafeurs Tome 1 : Mon frère est un gardien, de Marine Carteron

 

 Bon j'avoue … au début ça ne me tentait pas trop. Ayant reçu les épreuves non corrigées du fait de mon tout nouveau partenariat avec Le Rouergue, il n'y avait pas dé résumé donc rien à quoi s'attacher. Et du coup, l'envie n'était pas trop là … Puis j'en ai parlé à Véronique (vous savez la super libraire ! J ), et elle me l'a vivement conseillé en m'expliquant un peu l'histoire. 

Eh ben, waouh ! Oui waouh parce que ce roman, bien que le schéma de base on va dire soit assez courant, se démarque des autres par une histoire, qui n'avait jamais encore été explorée et par un style d'écriture nouveau et frais ! Ce n'est pas le coup de cœur de l'année, mais c'est une superbe découverte et j'attends la suite avec impatience désormais !

Protéger le savoir et les écrits de l'humanité, c'est la mission de la Confrérie. Ça et lutter contre les Autodafeurs. L'objectif de ces derniers : détruire ou modifier les écrits afin de contrôler la population. Puisque qui maîtrise la connaissance maîtrise une nation … La Confrérie fonctionne depuis le temps d'Alexandre le grand par succession : de père en fils, de génération en génération. Et elle fonctionne par trios : un Traqueur, un Gardien, et un Propagateur. Ensemble, ils doivent protéger une partie du savoir mondial. Auguste est le fils d'un gardien. Seulement, son père a voulu le tenir à l'écart de toute cette agence. Jusqu'à qu'il meurt. Auguste se retrouve projeté dans cet univers tout d'un coup. Heureusement, il peut compter sur ses grands-parents, et sur son prof de français. Et tout au long du roman, on va en apprendre toujours plus, et découvrir qu'en fait, il avait déjà été un peu préparé. Un tout petit peu … Mon résumé est pas top top mais vraiment, cette idée de devoir protéger le savoir de l'Humanité et de puissance des livres, c'est génial !

Ce roman est en plus appuyé par des personnages forts, puissants, attachants, sensibles et drôles ! Le narrateur et le personnage principal ne faisant qu'un, on est vraiment dans le tête de Gus ! Et ça, c'est vraiment génial. Sans clichés, juste une réalité précise et … réelle. Mais, un autre point de vue a aussi son importance, à travers un journal secret. C'est celui de Césarine, la petite sœur d'Auguste, qui est atteinte du syndrome d'Asperger. Elle est donc extrêmement intelligente et maligne, mais n'aime pas les changements et le contact. Mais elle aussi va évoluer avec le roman. Césarine apporte vraiment un plus … elle est très attachante, et on a envie de la protéger et en même temps, de la comprendre. Elle a été, je pense, le fruit de nombreuses recherches et est assez fidèle à ce que pourrait être un enfant atteint d'Asperger. Bravo à l'auteure pour ce personnage différent mais tellement important … 

Revenons un peu à Auguste (Gus) désormais. Il traite la vie avec humour et recul. Il préfère à la technologie l'encre et le papier (formidable !). Mais surtout, c'est un garçon charmant, attachant, qui ne supporte ni l'injustice ni la puissance des gens à cause de leur richesse. Il n'est pas vraiment superficiel même s'il accorde beaucoup d'importance à son look. En fait, c'est parce qu'il est au collège. J'entends déjà certains crier aux stéréotypes et aux préjugés mais, je suis désolé, c'est réalité. Le collège, c'est un peu la jungle quand même. D'ailleurs, une phrase du roman résume bien tout ça : "Si tu n'as pas les bons codes : t'es mort ; si tu n'as pas les bonnes fringues : t'es mort ; si tu n'as pas la bonne coupe de cheveux : t'es mort ; si tu parles aux mauvaises personnes : t'es mort aussi." Eh oui, c'est triste mais c'est comme ça ! Alors là aussi, je dis bravo à l'auteure. Parce qu'elle a réussi à rendre compte d'une réalité, de plusieurs même tout au long du roman, sans tomber dans le cliché ou dans le stéréotype.

Je pourrais aussi parler de Néné, ce personnage si attachant et très différent de tous les collégiens. Je pourrais aussi parler du grand-père, de la grand-mère, de la mère mais ce serait vous gâcher un peu votre rencontre avec ces personnages fantastiques et attachants. 

Tiens d'ailleurs … Être dans la tête de Gus, c'est écrire comme un ado penserait. Un ado tout de même cultivé et intéressé par le monde qui l'entoure. Et c'est un pari gagné ! On est vraiment lui durant la lecture du roman. L'écriture, ici aussi, ne trahit pas de clichés sur les préoccupations d'un ado. J'avais vraiment l'impression d'être avec un pote, son comportement est vraiment réel (enfin si on excepte cette secte secrète et les combats x) ). Et en plus de ça, le roman a vraiment un côté humoristique ! J'ai ri à certains moments, et souri à d'autres. Un moment franchement sympathique cette lecture … On peut passer du rire au sérieux en quelques mots et ça coule de source. Fluide, léger, tranquille … JE VEUX LA SUITE !

Pour conclure, ce roman, c'est donc un concept et des personnages forts, une forme de témoignage sur l'autisme, un cri d'amour à l'intention de la littérature et des livres. Je dis OUI !

Retrouvez un extrait ici !

Théo