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Cher toi,
Je t'écris parce que c'est le sujet : écrire à un mort célèbre. Tu n'es pas encore célèbre, et sûrement pas encore mort, mais un jour tu seras tout ça. Avant que tu remplisses ces
conditions, il faut que je te parle de quelque chose. Ecrire à un mort célèbre
: tel est le sujet que Mme Buster a donné à la petite Laurel dans le roman que
je viens tout juste de terminer : Love
letters to the dead. C'est beau ce titre non ? "Lettres d'amour à la
mort" … Je trouve ça joli …
Je t'écris aujourd'hui parce que
je veux te parler de ce livre qui est touchant, juste et sincère. Il fait
partie de ces lectures qui vont aussi bien les pieds dans le sable que près de
la cheminée, enveloppé dans une couverture chaude et douce. Il est de ces romans qui rendent le monde
plus beau, l'univers plus gracieux le temps de quelques pages.
Laurel vient d'entrer au lycée et
elle a perdu sa grande sœur May il y a quelques mois. Elle se sent coupable de
cette mort qui la hante, elle ainsi que ses parents. C'est dans une famille
déchirée, perdue dans un nouveau monde qu'est le lycée, que Laurel va devoir
trouver sa vérité pour pouvoir se reconstruire et enfin arriver à avancer dans
sa propre vie.
La forme propre du roman est déjà
originale : c'est un roman épistolaire, même si évidemment les destinataires ne
répondent pas, puisqu'ils sont morts. Ainsi, au fil des lettres, l'héroïne raconte
à Kurt Cobain, Elisabeth Bishop, Judy Garland, Jim Morrison ou River Phoenix sa
vie, ou plutôt sa survie à travers le drame qu'elle vient de connaître.
Mais plus que tout, ce qui m'a
séduit dans ce roman, c'est l'ambiance. Douce, innocente, tranquille, c'est un
roman où le temps se déroule tranquillement. Laurel nous raconte sa vie, petit
à petit. Elle partage avec nous les détails de son existence, passés ou
présents. Laurel a 15 ans et rentre tout juste au lycée. Elle n'a pas voulu
aller à son lycée de secteur, car c'était celui de May, sa sœur morte. Elle est
donc allée dans un autre lycée, pour repartir de zéro. Seule et perdue, Laurel
va tenter d'oublier son passé pour se faire de nouveaux amis et éviter la pitié
des gens. Mais le passé nous rattrape toujours … Et tant qu'on est pas en paix
avec lui, on ne peut jamais vraiment vivre pleinement.
Il y a aussi d'autres personnages
touchants. D'abord il y a May. Oui, elle est morte. Et pourtant, elle est au
centre de l'histoire. A travers les lettres de Laurel et ses souvenirs, May
prend vie, s'anime à nouveau. Elle redevient la grande sœur touchante, drôle,
et qui aimait profondément sa petite sœur. Elle redevient la protectrice de
l'innocence de l'enfance de Laurel. May, la jolie fée de Laurel.
Il y a aussi Sky. Un drôle
d'oiseau (sans mauvais jeu de mots hein x)). Un jeune homme mystérieux, distant
et qui semble intouchable, comme le ciel. Un jeune homme merveilleux, blessé et
touchant. Un jeune homme bouleversant, sensé et important. Sky. Son cœur est
aussi immense que l'évoque son prénom.
Il me faut aussi évoquer Natalie
et Hannah. Deux nouvelles amies à Laurel. Hannah est peut-être la plus
intéressante psychologiquement parlant. Elle fuit quelque chose qu'elle a en
elle, un sentiment qu'elle ne veut pas regarder en face. Elle fuit aussi
quelqu'un. Et enfin, elle porte le poids d'un passé douloureux qui n'arrange en
rien le présent qu'elle vit. Natalie, elle, souffre d'un présent qui ne la
comble pas entièrement. Elle est la plus calme des deux, la plus douce.
Finalement, tous les personnages
un peu importants du roman, que ce soit Sky, Laurel, ses parents ou sa tante,
Natalie, Hannah, Kristen, le frère d'Hannah, Tristan, tous ont été blessés à un moment de leur vie
et vivent aujourd'hui avec les conséquences tragiques d'un hier qu'ils auraient
préféré ne jamais vivre ou avec la peur d'un futur dont ils ne seront pas
maîtres. Tous ces personnage sont intéressants, et sont les miroirs d'une
société où le futur inquiète et où le passé ne s'oublie plus.
Je veux aussi te parler de
l'écriture d'Ava Dellaira, l'auteure. Peut-être l'as-tu rencontré au cours de
ta vie … Toujours est-il que cette femme écrit vraiment bien. Le style est
fluide, sans effets de style inutiles. Simple, épurée, calme, la plume déroule
le fil de l'histoire avec douceur. On ne peut pas ne pas relever la dimension
poétique de ce texte qui nous donne l'impression de voler. Mais réellement !
Quand je repense à cette lecture, je pense beauté, je pense douceur, je pense
vie.
Je ne peux pas m'empêcher tout de
même, maintenant que j'y réfléchis, de voir tous les points communs avec Le monde de Charlie, de Stephen Chbosky.
C'est dommage parce que plus j'y pense et plus ça me gâche le plaisir que j'ai
ressenti. Un roman épistolaire à un seul sens, un(e) adolescent(e) qui entre au
lycée et qui a un lourd passé, une similitude des thèmes traités, une douceur
dans l'écriture et dans le traitement de thèmes pourtant assez durs, un calme
et une tranquillité affichée dans le déroulement du récit, des amis aux profils
parfois identiques par certains côtés …
Mais ces remarques ne me sont arrivées qu'après réflexions sur cette lecture.
Durant la lecture, je dois bien avouer ne pas y avoir pensé ! C'est après
lecture que j'ai réfléchi à tout ça, et même s'il y a deux univers différents
et une ambiance tout de même plus douce dans Love letters to the dead, ça reste troublant. Bien sûr il reste de
grosses différences, comme le sexe du personnage principal, ou encore le drame
de chaque héros. Et finalement, quand on pense à ces deux romans, on voit deux univers bien distincts.
Donc avant d'être célèbre et
mort, emporte ce livre, au ski ou à la mer, ou bien où tu veux encore, mais
lis-le ! Laisse-le te délivrer sa douceur, son calme et son histoire, touchante
et sincère.
Amitiés,
Théo
Magnifique chronique, tu as su me captiver !
RépondreSupprimerDéjà que j'étais méga tentée par ce livre, je vais finir par craquer, je le sens...
Merci beaucoup ! Oui craque ! :p
SupprimerTrès belle chronique ! L'idée de faire une lettre est très bonne :D
RépondreSupprimerBon, ben cette chronique ne me laisse pas le choix : il faut que je le sorte rapidement de ma P.A.L
RépondreSupprimermerci =)
Exactement !
SupprimerTrès belle chronique *o*
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