mercredi 17 juin 2015





Voilà bien un moment qu'aucune chronique n'a vu le jour sur ce blog. Je voulais revenir avec un beau et grand coup de cœur, un des ces livres dont vous attendu et qui ne vous déçoit pas. Il y a quelques semaines maintenant que j'ai lu ce dernier tome des Autodafeurs, et il est grand temps de vous expliquer pourquoi ce livre est vraiment bien.

Ce roman conclut la trilogie des Autodafeurs, ce grand combat entre la Confrérie et les Autodafeurs, qui se battent pour la connaissance mondiale. Rien que ça. Beaucoup d'ambition donc pour cette auteure, dont ce sont les premiers romans à paraître. Mais loin de se perdre dans la grandiloquence, ce roman sert avec brio les intérêts de l'auteure : apprendre à tous que détenir la connaissance, le savoir, c'est pouvoir contrôler les populations. La conclusion d'une telle entreprise se devait donc d'être parfaitement maîtrisée, tant dans la structure que dans le style, et les personnages. Je dirais : gagné, gagné et gagné ! Sur ces trois niveaux, Marine Carteron se montre habile, et conquit son lecteur dès les premiers mots. Elle a su donner à sa saga un nouveau souffle et une nouvelle dimension avec ce dernier tome.

Quel bonheur que de retrouver Gus, Césarine, Néné et les autres ! Repartir avec eux à travers cette grande aventure, toujours avec le sourire. Je ne le dirai jamais assez : ce roman a deux gros points forts, l'originalité de son thème, sur lequel on reviendra un peu plus tard, et ces personnages. Je crois pouvoir dire qu'il n'y a pas un seul héros dans ce roman, mais que si j'avais à en choisir un, il semble que Césarine soit le nom qui s'impose. Cette jeune fille, petite sœur de Gus, est très importante, rien que dans la construction de l'histoire. En effet, entre les chapitres sont intercalés des passages du journal de Césarine. Et ces extraits apportent au roman une touche d'humour mais permettent aussi de mieux comprendre cette enfant, qui se trouve être autiste. Les Autodafeurs, c'est aussi une trilogie sur l'autisme quelque part. A travers ce personnage, Marine Carteron nous montre comment réfléchissent ces surdoués qui se sentent incompris dans notre société. Il est vrai que le décalage entre la logique de Césarine, très mathématique, et les autres personnages, altérés par leurs émotions est très net. Césarine réfléchit toujours de façon rationnelle, de ressentant rien ou presque. Elle sait s'attacher, mais ne semble pas savoir aimer. Pour elle, le langage est dur, parce qu'il utilise de nombreuses images, des expressions multiples qui ne sont absolument pas logique. Mais si Césarine doit apprendre quelque chose, je dirais que ce serait de faire confiance aux autres, d'apprendre des autres, et de parler aux autres. Les réflexions de notre petite Cés permettent aussi au lecteur de beaucoup rire, puisqu'elles nous paraissent tellement logiques, tellement simples et en même si décalées, que c'est souvent très drôle. Un autre personnage au centre de l'histoire, c'est Gus, Auguste de son vrai nom, qui cherche toujours à protéger sa petite sœur, et tous ceux qu'il aime. J'avoue que ce personnage reste très sympathique, malgré quelques défauts, et aussi quelques clichés. On pourrait dire que c'est un ado typique, qui râle, souffle, s'emballe, fait la gueule et se sent incapable à chaque fois qu'il ne réussit pas quelque chose. Le problème réside là :  on se perd parfois dans le cliché, tant il est gros, de l'ado râleur, un peu bêbête, qui n'agit qu'avec ses muscles. C'est dommage de ne révéler le potentiel de ce personnage que vers la fin du roman. J'avoue qu'au début du roman, il m'a clairement tapé sur le système. Il se révélera finalement être malin, et on ne peut pas lui enlever son côté protecteur qui l'honore, et son sens aigu de la justice. Il y a aussi Néné, le meilleur ami, le geek de la bande. Là aussi quelques clichés (lunettes, embonpoint, … ) mais ce que l'on retient surtout de ce personnage, c'est son humour, son esprit écolo, et sa fidélité envers ses amis. Il est un de ses amis qu'il est toujours bon d'avoir, car on sait que l'on peut compter sur lui à chaque instant. Je pourrais aussi vous parler de De Vergy, de la mère de Gus, ou de bien d'autres personnages, mais je préfère vous laisser la surprise et le plaisir de les découvrir comme moi je l'ai fait, au fil des pages et de leurs actions.

L'autre force de ce roman réside en son thème. En toile de fond de cette aventure, Marine Carteron tisse tranquillement son message. Ce combat pour la connaissance, cette course effrénée pour la protéger contre ceux qui voudraient en disposer toute entière, cachent surtout un grand cri de l'auteure : lisez, apprenez, connaissez. Sans le savoir, vous n'êtes rien. Connaissez, et vous dirigerez. Ode à la lecture, et à ce que les livres renferment de plus précieux, elle appelle chacun de nous à lire, toujours et encore. Elle crie son amour pour les livres, et nous encourage à les protéger, à n'importe quel prix. Cette réflexion, longuement menée, amène le lecteur à réfléchir. Car le but ultime des Autodafeurs est de posséder toute la culture afin de pouvoir censurer ce qu'ils veulent, et de ne pouvoir dire et montrer que ce qu'ils veulent, sous l'angle qu'ils veulent. Finalement, Marine Carteron nous montre le pouvoir de la culture, de la connaissance et des mots. Un pouvoir puissant, dévastateur, qui peut tromper chacun de nous s'il est utilisé à mauvais escient. Une prise de conscience qui ne peut pas faire de mal, pour comprendre le passé, mieux appréhender le présent et surtout construire le futur. 

Enfin, il y a l'écriture de l'auteure, qui même humour, actions et moments plus intimes. Marine Carteron sait écrire, et elle le prouve une nouvelle fois. Dans ce roman, on rit beaucoup, mais on a aussi peur, et prisonnier du suspense. Pour preuve, j'ai dévoré ce roman en une journée (enfin j'ai fait d'autres choses dans la journée quand même !). Elle accroche son lecteur dès la première page, pour ne le relâcher qu'au dernier mot. J'insiste là-dessus, mais c'est quelque chose de très fort dans cette trilogie, c'est la capacité de comique qui transparaît dans son style. Entre dérision, autodérision et moqueries, elle amène souvent le lecteur à sourire, avant de le happer de nouveau dans une phase intense, au niveau des péripéties autant qu'au niveau émotionnel, pour les personnages ou le lecteur.

Au final, à travers ce roman qui compte de nombreux atouts, comme ses personnages et son ton humoristique, Marine Carteron livre un beau message sur les livres, et le pouvoir de la connaissance. 
A lire, et faire lire sans modération !
Théo
                                                                                                                                                                       

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